C’est aujourd’hui de la Ville de Paris sort sa bibliothèque de prêt numérique… n’hésitez pas à l’utiliser et à la tester elle va probablement être rapidement inutilisable avec le merveilleux système de jetons que PNB propose. Comme les bibliothèques sont facturées au nombre d’emprunt de livres numériques et qu’elles ont des budgets limités, plus le public consulte les fichiers de PNB et moins la bibliothèque peut les proposer… Autrement dit, plus on fait notre métier de médiateurs sur ces contenus et moins on a de livres numériques à recommander, n’est-ce pas une formidable manière de construire des politiques publiques culturelles?
PNB en deux mots c’est une offre de livre numériques chronodégradables pour les bibliothèques, les usagers accèdent à des livres sous droits avec des DRM mission impossible : le livre s’autodétruit au bout d’une durée de prêt. Et c’est pire que ça, puisque les bibliothèques n’achètent jamais le fichier mais uniquement un droit temporaire d’accès par titre qui expire au bout d’un certain temps. Question enclosures, on fait difficilement pire! Allez n’hésitez pas à télécharger des livres et à le dire sur twitter la #chasseauxjetons est lancée!
Quel contraste avec le chouette festival Numok de la Ville de Paris (quasi anagramme de commun) qui comporte tout une partie liée aux communs de la connaissance… et se déroule en ce moment, comme le Festival le temps des communs!
Voici un support utilisé en juillet à l’ENSSIB puis lors d’une table ronde organisée sous l’égide Médiadix Université Paris Ouest pour expliquer combien nous trouvons chez SavoirsCom1 ce modèle est inadapté. D’un simple point de vue économie, l’offre est tout simplement inabordable pour les budgets publics comme nous l’avions montré chiffres à l’appui en fin d’année dernière. Le site du journal l’Express avait relayé.
Voici donc les éléments plus développés d’une critique que nous avons souhaité constructive, c’est à dire avec des chiffres, des alternatives, des exemples étrangers et une volonté de mettre cette approche du livre numérique en perspective avec les communs de la connaissance.
Voici le support, n’hésitez pas à commenter ce billet si vous le souhaitez, pour nous le débat doit avoir lieu!
Incroyable de voir cette mention dans la Présentation de la bibliothèque numérique:
En plus de l’offre éditoriale classique proposée en prêt à durée limitée, la Bibliothèque numérique propose un accès au catalogue complet de Feedbooks.
Quel est ce partenariat, sachant que Feedbooks est avant tout un site commercial, même si il propose aussi des ebooks libres de droits ?
Bonjour,
Cela me parait totalement contradictoire de défendre les publications libres, sous creative commons ou dans le domaine public, et s’attaquer aux DRM tout en déposant son pdf sur slideshare qui nous oblige à donner nos coordonnées et identifiant pour juste télécharger un pdf.
Pourriez vous s’il vous plais mettre un simple lien permettant de télécharger le pdf « Prêt numérique en bibliothèque : critique constructive d’un modèle inadapté from Silvère Mercier » ?
C’est tout à fait vrai ce que vous dites, j’y veillerai, en attendant, voici un lien direct de téléchargement : https://docs.google.com/presentation/d/1MIe4d_H_nWMKP3kIgxOcAEwigYaELQWF-Wdjyzs_w4s/edit?usp=sharing
J’avais alerté les instance culturelles de ma région lorsque j’ai mis en place les liseuses dans la bibliothèque dont je suis responsable, n’hésitant pas à nommer « escroquerie » le système de prêt chronodégradable. Car si pour les moyens et grands établissements ce système n’est pas viable… alors imaginez un peu pour les toutes petites bibliothèques ! Un livre quelque soit sont format reste un livre ! Et considérer le livre numérique comme un fichier informatique et non comme un livre ne rend service qu’aux éditeurs et aux plateformes de prêt (ni aux auteurs ni aux lecteurs). Mais bon, je suis un grain de poussière dans la constellation de « 3ème lieu » nationaux… L’offre payante n’étant pas adaptée aux collectivités, je fais avec et je me contente de proposer les classiques à mes lecteurs…
Très bel article de Silvère Mercier, le grand initiateur de la chasse aux jetons ! Le mouvement ne doit pas faiblir ! Come on !